Résumé :
Vincent a tué son père, son bourreau. Ce meurtre aurait dû le délivrer, mais les fantômes du passé ne meurent jamais. Incarcéré, il doit affronter les souvenirs d’une vie détruite par le monstre qui l’a engendré.
Mon avis :
Ce roman n’entre pas dans mon choix de prédilection habituel mais je devais le lire quand même, connaissant le talent de Julia.
Pourquoi Vincent, tout juste sorti de l’adolescence, a tué
son père ? Comment en est-il arrivé là ? Quelles sont les raisons qui
peuvent pousser à une telle extrémité ?
Voilà ce que cette histoire vous racontera. Comment le
manque d’amour, la maltraitance, la souffrance et le besoin de reconnaissance
peuvent conduire un enfant à devenir violent et meurtrier.
L’écriture de Julia est ici vive, incisive, tranchante. Les
phrases sont courtes, il y a beaucoup de dialogues, et tout est basé sur les
sensations : l’odeur, la vue, le goût…Pas de superflu, seulement
l’essentiel.
On retrouve sa poésie habituelle dans les moments rares de
bien-être, ceux où Vincent se sent bien, et vit sa passion pour la danse.
L’histoire s’ouvre sur le meurtre du père de Vincent
(prologue) et se poursuit en alternant entre l’enfance de Vincent, son
adolescence et sa vie en prison. Les flash-backs sont bien mis en scène,
arrivent au bon moment pour mieux expliquer tout ce que ressent Vincent.
Cet enfant difforme, malade, fragile, indésirable n’a jamais
été traité avec respect et amour. Il ne connait que la brutalité et les
douleurs, et il grandit avec la culpabilité de sa différence et la haine
inculquée par son père envers les autres différences (racisme, homophobie)
Le roman est court, les chapitres aussi, tout est fait pour
nous entrainer dans le tourbillon des horreurs de l’enfance de Vincent, et
quand on atteint la noirceur la plus totale, la lumière se révèle.
Tout repose sur un équilibre fragile que Julia maitrise à la
perfection : les personnages bienveillants contrebalancent les
pourritures, la moindre gentillesse ou attention envers Vincent efface les années
de coups et d’humiliations, le peu d’amour qu’il reçoit reste gravé dans son
cœur…
On s’attache forcément à Vincent, on a envie de le consoler,
il est attendrissant et on comprend parfaitement ce qui a déclenché son côté
violent, on est ému par la précision et la justesse des émotions. Tout comme on
se prend à détester sa famille (si on peut appeler ça comme ça) et à rester
incrédules face à tant de barbarie, de haine et d’injustice.
L’absence de noms de famille, de noms de lieux, seulement
désignés par des initiales, rend cette histoire universelle et intemporelle, et
en fait un vibrant hommage à tous les « Vincent ».
Un roman intense, percutant, poignant, et profondément
humain, qui prend aux tripes !
Merci Julia d'avoir mis toute ton âme pour donner la parole à Vincent et l'avoir si puissamment transmise <3
A signaler que pour chaque exemplaire vendu, 1€ sera reversé à l'association Le Refuge.
Roman disponible ici
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